2025/05/01

2025 05 01 Zoom sur... « Design me a planet » à l'Université Catholique de Lille.

 Avec Michel Saloff-Coste, Direction de la prospective stratégie et développement, Conseiller spécial de la Présidence.

En 2025, votre exposition « Design me a planet » va être accrochée de manière permanente dans
le Starlab : un espace dédié à la découverte et à l’innovation qui se situe au dernier étage de l’Hôtel
académique, en dessous de l’Observatoire rénové. Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots
les origines de ce projet ? Comment ces peintures s’inscrivent-elles dans votre parcours d’artiste ?
J’ai eu la chance de naitre et grandir dans une famille d’amateurs d’art et d’artistes passionnés. J’ai
moi-même beaucoup expérimenté les arts plastiques tout au long de mon parcours, avec trois axes
majeurs : la science, l’art, et la spiritualité.

Dans les années 80 en parallèle de mes études en philosophie avec les cours de Gilles Deleuze, j’ai
fréquenté des artistes tels que les français Fred Forest, Pierre et Gilles, ou Andy Warhol lors de mes
voyages à New-York. Etant né au milieu de la période moderne, j’ai été influencé par les mouvements
surréalistes, constructivistes, expressionnistes, le pop art, et tout particulièrement l’abstraction.
Je me suis intéressé à l’art et sa relation au temps et à l’espace, mais aussi aux relations complexes
qu’il entretient avec la science et la spiritualité.

J’ai commencé à travailler sur une série de peintures à la fois abstraites et concrètes : la série des
planètes. Cette exposition « Design me a planet » est née d’une tension intérieure face à l’angoisse
écologique. En cherchant à mélanger art et prospective, j’ai donc débuté dans les années 2010 une
approche nouvelle : concevoir la planète comme une œuvre à imaginer, à modéliser et à protéger.
Chaque peinture est matérialisée par des cercles que je dessine instinctivement, qui deviennent des
planètes. C’est une connexion entre cerveau rationnel et intuition.
À l’avant-garde de l’art contemporain, j’ai inauguré un nouveau courant : l’ « art cosmique ».
Une tendance qui associe exploration spatiale, quête spirituelle et conscience écologique. Il s’agit
d’un art qui ne se limite pas à la représentation du monde visible mais qui propose une vision élargie
de la place de l’humanité dans l’univers.

Le projet se veut un contexte facilitateur d’innovation ouverte entre tous les acteurs de notre planète
pour réussir les mutations que nous savons désormais nécessaires, et qui implique une évolution
substantielle de notre maitrise de l’intelligence colLlective.


Au-delà de la réflexion écologique portée par ce projet « Design me a planet », quelle a été votre dé-
marche artistique ?
L’exposition s’inscrit dans une réflexion globale sur le futur de la Terre, inspirée par les travaux du Club
de Rome, créé pour analyser les limites de la croissance, et du Club de Budapest, qui intègre une di-
mension spirituelle et artistique à ces questionnements.
Un des constats majeurs de la réalisation de ces centaines de dessins et croquis de planètes, est qu’il
n’existe aucune réelle représentation de la planète en tant qu’entité politique et spirituelle. L’humanité
s’est toujours préoccupée de ses intérêts nationaux ou individuels, et la conscience planétaire demeure
fragmentaire. 

Ces tableaux de différents formats invitent à dépasser cette habitude pour penser la
Terre comme un tout, à la fois écologique, culturel et spirituel.

La participation des enfants a été au cœur du projet. Dans 35 pays, ils ont été invités à dessiner leur
propre vision de la planète. Cette démarche a eu un effet puissant : les enfants ont entraîné leurs
parents dans la réflexion, créant ainsi un dialogue entre générations sur les enjeux écologiques et le
futur du monde. Bien que l’exposition n’ait pas eu d’impact politique direct, elle a permis de créer une
communauté de réflexion et d’échange autour de ces questions fondamentales, par sa portée interna-
tionale et son impact humain fort.

L’exposition invite aussi à une contemplation du cosmos. Elle s’inscrit dans une tradition où l’observation
de l’univers mène à une prise de conscience profonde. Les œuvres sont traversées par une intensité
spirituelle et une connexion vibratoire avec l’espace. Dans un monde en crise, ces peintures et modèles
planétaires deviennent des supports de méditation, incitant chacun à se recentrer sur l’essentiel.