2012/02/11

Le systématisme de l'universel et la systémique de l'altérité



On peut opposer dos à dos le systématisme de l'universel et la systémique de l'altérité.

Le systématisme de l'universel d'une part est une invention de l'âge industriel et commercial tendant à tout homogénéiser dans une volonté de transparence permettant à la vision mécaniste du monde de se développer dans un espace temps normalisé. La systémique de l'altérité d'autre part est une conception émergente qui réintroduit la complexité, le mystère, la singularité de chacun, la conscience du tout.La systémique de l'altérité, c'est par exemple l'émerveillement enfantin de la contemplation ou encore savoir accepter et encourager l'autonomie de l'autre ; mais c'est aussi la conscience des «effets papillons» : le battement d'aile d'un papillon dans la forêt vierge peut, par démultiplication, créer un ouragan de l'autre côté de la planète. 

Une des caractéristiques de la systémique de l'altérité est que le plus improbable, le plus spécifiquement fragile est cela même qui peut avoir le maximum d'impact sur la face du monde. Cet effet papillon est symptomatique de la mécanique tourbillonnante qui anime l'information sur notre planète. Ainsi un mot, un livre, une image, peut bouleverser le monde à la vitesse de la lumière. C'est pourquoi nous pouvons dire que nous quittons le systématisme de l'universel qui animait l'époque de l'industrie commerce avec son cortège de produits plus homogénéisés les uns que les autres s'offrant à une classe moyenne fière de sa propre uniformité. 

A contrario, il semble que nous rentrons dans l'âge du multiple, de l'étrange. Un âge foisonnant, un âge «poilu» où les supermarchés font de la sociologie, les ingénieurs de la philosophie et où les trous noirs deviennent des «stars». Nous entrons dans l'âge de l'antimatière, des objets nomades, des cerveaux interconnectés, du zapping et du marketing "one to one".

Ce sera un temps de résurrection où beaucoup de symboliques passées vont remonter à la surface. Contrairement à ce que beaucoup craignaient, l'âge de demain ne sera pas celui de l'uniformité mais celui de la diversité où tout sera interconnecté, jouera dans un gigantesque kaléidoscope, fantastique jeu de signes, une économie du rêve où tout devra être lu à la fois au premier et au énième degré. 

Si Venise florissante sur l'eau annonçait la logique industrielle et commerciale en plein âge de l'Agriculture-Élevage, le quartier de Venice à Los Angeles avec sa foule bigarrée et étrange peut donner une idée du futur.Pour entrer dans cet âge du multiple, du différent, dans cet âge de l’altérité, chacun d’entre nous va devoir apprendre à vivre avec l’altérité, la sienne et celle des autres, et apprendre à la gérer. 

Cet apprentissage comporte trois facettes : apprendre à gérer l’altérité en soi, apprendre à gérer l’altérité chez les autres, et enfin apprendre à composer avec le manque d’altérité en soi et chez les autres.

Plaisir de france 10 mars au 06 mai 2012 au musée des beaux-arts de Bakou

Dans le cadre des échanges culturels privilégiés que la France entretient avec le Kazakhstan et l’Azerbaïdjan, Monsieur Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, a souhaité que soit organisée une exposition prestigieuse « Plaisirs de France » pour promouvoir le patrimoine et la création de notre pays en présentant des œuvres emblématiques issues des musées de France.

 Dans ce contexte, il a chargé la Réunion des musées nationaux - Grand Palais d’organiser avec le Ministère de la Culture et de la Communication une exposition intitulée Plaisirs de France, Art et culture français de la Renaissance à aujourd’hui, qui sera présentée du 10 mars au 06 mai 2012 au musée des beaux-arts de Bakou (Azerbaïdjan), puis du 31 mai au 29 juillet 2012 au musée des beaux-arts d’Almaty (Kazakhstan). Il en a confié le commissariat à Philippe Costamagna, directeur du Palais Fesch-musée des beaux-arts d’Ajaccio. Cette exposition, qui réunit plus de trois cents œuvres depuis la Renaissance jusqu’ à nos jours (peintures, sculptures, photographies...) a pour objectif de faire découvrir le génie artistique de la France.

Sans vouloir être un rassemblement de chefs-d’œuvre des musées de France, elle proposera au public azerbaïdjanais et kazakh un ensemble représentatif du génie français et de son rayonnement à l’étranger. L’art français, qui représente aussi un art de vie, a souvent inspiré artistes et artisans de toutes nations qui ont cherché à obtenir des modèles de la production française. Ainsi, les œuvres sélectionnées, provenant des principaux musées nationaux, comme le château de Versailles, le musée du Louvre, le musée d’Orsay, mais aussi les musées de la ville de Paris et les principaux musées de région, illustreront-elles magnifiquement le goût, les idées et l’esprit créatif français dans toute leur diversité.

 L’exposition proposera au visiteur une promenade à travers cinq siècles d’art français, de la Renaissance à nos jours.

Toute une partie de cette exposition est réservé à la photographie, qui prend le relais de la gravure à partir de 1848, et bien évidemment nous aimerions beaucoup que soient présentés des tirages de votre série « Vêpres laquées » que Philippe Costamagna m’a transmise.