1972/01/01

1972 POÈME ILES inspiré par l'Isle de Houat

Iles


Nous courions tous les deux

Dans les grandes herbes 

De cette ile sans arbres

Baignés dans la chaleur de l'été

Au milieu des océans bleus

Tu avais de grands cheveux bruns 

Qui flottaient sur tes épaules

Dorées par le soleil

Ta bouche d'enfant

Et tes yeux d'ébène

Dans de grandes chevauchées

Me faisaient traverser le rêve.

En longeant la cote

Par des chemins tortueux

Remplis de lézards furtifs

Nous découvrions des cryptes

Et dégringolant les chemins escarpés

Nous roulions dans le sable

Perdus au milieu d'un écrin de granit

Ma bouche effleurait tes lèvres 

Et comme une grande vague éclate

Nous plongions dans le même rêve

Le sable doux nous caressait

Et tes lèvres d'enfant

Perdaient beaucoup de leur sérénité

Et tes yeux affolés plongeaient dans les miens

Mous n'étions que deux enfants

Et vertigineusement

Nous partions hors du monde

Je te faisais souffrir

Avec mon âne de Don Quichotte

Et d'enfant sauvage

Lorsque reprenant mon bien

Je te laissais au bord du rivage

Et partais au-delà des images

Dans le monde obscur de mes rêves

Voyant mes veux regarder une autre étoile

Des larmes naissaient au fond de tes yeux

Tu me renversais et prenais ma bouche

M'enchainant un peu plus

Tu chassais les grands oiseaux noirs

Qui planaient au fond de mon âme

Mais tu prenais ta revanche

Quand devenu fou de tes baisers

Tu fermais ta bouche.

Je jouais le jeu

En essayant de te prendre à ton propre piège

Mais perdant toujours

J'écoutais tes bras qui me repoussaient

Une bataille s'engageait

Où tu résistais à peine.

Et nous replongions 

Dans la mer immense

De notre rêve

Toujours plus loin

Jusqu'à l’infini.

L'été fini

Je retrouvais Paris 

Et mes autres amies

Tu étais loin

Et notre amour

Était celui de deux enfants

Et d'une île

Il manquait l’île

Notre amour mourut

Loin de son écrin de turquoise

Mais ce soir

Perdu au fond de ma solitude

Dans mon image vieillie

Glissant vers le grand oiseau noir

Qui m'emporte

Tu restes mon seul regret

Toi qui le combattis

Corps et âme.

 












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