2014/09/24

2014 09 24 Positive Economy Forum auHavre a proposé du 24 au 26 septembre 2014 trois jours de conférences, de débats, d’ateliers professionnels et d’événements d’exception avec près de 450 dirigeants.

La troisième édition du LHFORUM – Positive Economy Forum au Havre a proposé du 24 au 26 septembre 2014 trois jours de conférences, de débats, d’ateliers professionnels et d’événements d’exception avec près de 450 dirigeants d’entreprise et d’ONG, responsables politiques, universitaires, entrepreneurs sociaux, citoyens engagés venus présenter leurs idées et projets innovants autour de 22 thématiques centrales de l’économie positive (Economie circulaire,  Gouvernance mondiale, Economie circulaire, Transformer les modèles, Les villes de demain…). Objectif : débattre de nouvelles formes d'économies prenant en compte le développement à long terme, en respectant l'environnement et les relations humaines.

Selon Jacques Attali, l'initiateur de ce LH Forum, il s'agit de favoriser "l’émulation entre experts lors de sessions de réflexion sur des enjeux mondiaux" à partir d'une conviction : "la nécessité de restaurer la priorité du long-terme dans nos décisions et actions. Pourquoi ? Parce que c’est l’unique moyen de relever les défis économiques, écologiques, technologiques, sociaux et politiques qui attendent le monde d’ici 2030".
Les grandes thématiques de cette troisième édition
Durant ces trois jours de nombreux thèmes ont été abordés, de l'économie positive en matière d'environnement, de gouvernance d'entreprise, de finance, d'urbanisme, d'industrie ou de consommation.
En matière de finance positive, il s'agit d'imaginer et mettre en œuvre une finance au service de la société, de l’intérêt général, de l’inclusion et de l’innovation sociale.Côté éducation, il faut préparer les jeunes générations à relever les défis à venir dans un monde où, de l’innovation technologique à la mondialisation, tout évolue de plus en plus vite.En matière d'agriculture, il faut opérer la transition vers des systèmes agro-alimentaires durables pour nourrir tous les Hommes dans le respect de la planète.Et il faut trouver les solutions pour lutter contre le changement climatique.
Pour une société positive
Présentation de l’Indice consolidé de positivité de l’économie à la Chambre de commerce et d’industrie du Havre : dans le prolongement du Rapport Pour une économie positive, remis par Jacques Attali au Président de la République française en 2013, l’indice de positivité de l’économie a été consolidé tout au long de l’année 2014 afin d’être appliqué non plus exclusivement aux Etats mais également aux entreprises et collectivités locales.Cet indice alternatif de mesure de la performance a donc été présenté mercredi 24 septembre, ainsi que le classement 2014 des pays de l’OCDE en fonction du degré de positivité de leur économie.
Jeudi soir, c'était "Soirée Planète positive" en présence de Christine Cauquelin, Directrice des chaînes thématiques « Découverte » du Groupe Canal, Nicolas Hulot et Cyril Dion, Directeur Colibris-Mouvement pour la Terre et L’Humanisme : alors que l’économie positive devient une réponse incontournable aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux d’aujourd’hui et de demain, une nouvelle pratique a vu le jour dans le champ des médias : l’impact journalism.Son objectif : traiter les problèmes de société à travers les solutions et initiatives qui y répondent. Une pratique innovante mise en place par plusieurs médias à travers le monde. En présence de : Christian de Boisredon, Fondateur de Sparknews et de l’Impact journalism Day, 40 rédacteurs en chef de journaux internationaux : Luca Berti, La Regione (Suisse), Charles Bichachi, The Monitor (Ouganda), Mohammed Benabid, L’Economiste (Maroc), José Carreno, Excelsior (Mexique), Bissane El Cheikh, Al Hayat (Arabie Saoudite), Khalid El Horri, Assabah (Maroc), Glenda Estrada, El Heraldo (Honduras), Takeshi Fujitani, Asashi Shimbun (Japon), Olivier Gasselin, ACTU Mon Quotidien (France), Edmonds Gayles, City Press (Afrique du Sud) Vincent Giret, Le Monde (France), Carlos Guyot, La Nacion (Argentine), Mourad Hachid, El Watan (Algérie), Didier Hamann, Le Soir (Belgique), Michale Jarlner, Politiken (Danemark), Aleksandra Klich, Gazeta Wyborzca (Pologne), Eleanor Mills, Times (Royaume-Uni), Abdoulaye Tao, L’Economiste du Faso (Burkina Faso).
Photo ©Flickr/World Economic Forum
Appel à une révolution collaborative 
Manuel Valls, présent pour l'ouverture du LH Forum, déclarait : "Ce forum nous incite à voir plus loin et à laisser, mais est-ce possible, le pessimisme de côté (...) Cette crise globale invite à repenser notre rapport à la production, à l’environnement, notre rapport au temps. Car, à l’origine de la crise, il y a un système qui privilégie l’immédiateté du résultat. Il faut réhabiliter la réflexion, le temps long. L’Allemagne a su semer et patienter. Cela contribue à sa force économique".
Manuel Valls a appelé à une "révolution collaborative" : "Le constat d’un modèle économique à réinventer est largement partagé. Les réflexions du LH Forum doivent permettre d’aider à le reconstruire. L’économie positive porte cette révolution collaborative du monde d’aujourd’hui et de demain, un monde de réseaux".
Transformer nos sociétés en profondeur
"Le chef du gouvernement que je suis est confronté en permanence à l'urgence face au terrorisme, face à la situation économique du pays, aux questions, attentes, angoisses, espoirs de mes compatriotes, mais il faut ce temps long, et sortir de la dictature du court terme", a déclaré le Premier ministre. Soit  réhabiliter la réflexion, le "temps long" face à  un système qui privilégie les résultats et le profit immédiat.
Il a appelé à ne pas « s’enfermer dans la nasse du présent » à s’affranchir « des impératifs de l’immédiateté » et à cesser de considérer "la lenteur, à la manière de Milan Kundera, comme une pathologie sociale". Avec une pointe de regret il a toutefois relevé : « Il faut avoir des résultats tout de suite sinon vous avez échoué alors que les réformes produisent leurs effets que plus tard, sur le moyen ou long terme ».Jacques Attali, quant à lui, enfonçait le clou : "Si nous ne nous occupons pas du long terme, le long terme s’occupera de nous".
Didier Mauss, professeur de droit constitutionnel, ne dit pas autre chose en ce qui concerne le débat sur l'intérêt dans le paysage constitutionnel d'une deuxième chambre au Sénat "L'intérêt du Sénat permet de rallonger le processus législatif et d'éviter de proclamer des lois dictées par l'urgence". Pour favoriser la réflexion plutôt que la précipitation, éteignant ainsi le feu de l'urgence de l'actualité.
Quels que soient les domaines dans lesquels on se situe, les mécanismes de décision actuels reposent presque exclusivement sur les coûts, avec des analyses qui privilégient le court terme et l’optimisation individuelle. C’est pourquoi les décisions sacrifient souvent les aspects macroéconomiques, environnementaux et sociétaux. Mais cette dictature du court terme n’est plus adaptée aux problématiques et aux aspirations actuelles. 
Rappelons ce que Jean Kaspar (1) préconisait comme défis pour faire progresser notre société :
- La coopération entre les acteurs : aucun d’eux (ni les entreprises, ni l’Etat, ni les organisations syndicales, ni les partis politiques, ni les associations) n’est capable de répondre seul aux menaces climatiques, à la pauvreté qui gangrène nos sociétés, aux risques industriels et aux différentes formes d’exclusion qui constituent un terreau pour toutes les formes de violence et d’extrémisme ; il ne s’agit pas de nier les conflits entre ces acteurs mais de nous rendre capables de les dépasser.
- Un nouveau type de gouvernance des entreprises : chacune des parties prenantes doit avoir sa place, y compris dans la composition des instances de gestion ; "je suis saisi de vertige face à l’ampleur d’un tel défi, alors que vingt-cinq ans de dérégulation ont donné tout pouvoir et enlevé tout scrupule à la sphère financière. Mais, parmi les jeunes qui ont le virus d’entreprendre, nombreux sont ceux qui ne supportent pas les dérives actuelles. Agissant en précurseurs, ils trouveront des nouvelles voies ; à nous de les déceler, de les valoriser et de favoriser la diffusion de leurs innovations."
- L’élargissement du dialogue social : la RSE pourrait aider à le sortir du service minimum juridique, à condition de lui donner une place dans les Instances Représentatives du Personnel.
- Une nouvelle conception de la performance et de l’emploi : la performance est vue essentiellement comme la performance d’un outil, alors que la finalité d’une société (donc des acteurs qui agissent en son sein), c’est le développement humain ; l’économie, la finance, les sciences et les techniques ne doivent être que des moyens au service de cette finalité. Et l’emploi ne doit plus être vu comme une variable d’ajustement dans la course au profit maximum."
(1) Jean Kaspar a participé en 2007 aux travaux marathon de la commission Attali « Pour la libération de la croissance »

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