L’encyclique du pape sur l’écologie est publiée en français - voici le texte
18 juin 2015 / Elisabeth Schneiter (Reporterre)
L’encyclique publiée par le pape François sur l’écologie est officiellement diffusée ce 18 juin. C’est le premier texte fouillé sur l’environnement publié par l’Eglise catholique. Le pape alerte sans ambiguité sur les causes humaines du changement climatique et dénonce la foi aveugle dans les solutions technologiques.
Reporterre vous propose ce document en téléchargement.
Le pape François, chef de l’Eglise catholique, publie le 18 juin une encyclique – texte établissant la doctrine de l’Eglise – sur l’écologie. Le texte, en italien, a fuité et a été publié par le journal italien L’Espresso le 15 juin.
Le voici maintenant en français :
et pour un peu d’humour, voir une video détonnante en bas de cet article
Une introduction, six chapitres et deux prières finales, en près de deux-cents pages l’encyclique « Loué sois-tu, Sur le soin de la maison commune », appelle à des changements dans les modes de vie et dans la consommation d’énergie avant la fin de ce siècle, pour éviter la « destruction irrémédiable et sans précédent de l’écosystème ». Le pontife avertit que l’inaction aurait de « graves conséquences pour nous tous ». Face à la dégradation globale de l’environnement, il s’adresse à « chaque personne qui habite cette planète. »
Il écrit, au début de son texte, que la Terre « proteste pour le mal que nous lui faisons, en usant et abusant de façon irresponsable des biens que Dieu a placés sur elle. Nous avons grandi en pensant que nous étions ses propriétaires et ses dominateurs, autorisés à tout piller. La violence qui existe dans le cœur humain, blessé par le péché, se manifeste aussi par les désastres qui affligent la terre, l’eau, l’air et les êtres vivants. »
François appelle à la création d’une nouvelle autorité politique mondiale, chargée de « la lutte contre la réduction de la pollution et pour le développement des pays et régions pauvres. » Son appel fait écho, sur ce point, à celui de son prédécesseur, le pape Benoît XVI, qui, dans une encyclique de 2009, proposait une sorte de super Nations Unies pour faire face aux problèmes écologiques et aux injustices économiques du monde.
D’après ce volumineux document, le pape argentin s’alignera sur le mouvement environnemental international et ses objectifs. Tout en admettant qu’il peut y avoir quelques causes naturelles de réchauffement de la planète, le pape affirme que le changement climatique est principalement un problème causé par l’activité humaine.
« L’humanité est appelée à prendre note de la nécessité des changements de mode de vie et dans les méthodes de production et de consommation, pour lutter contre le réchauffement, ou au moins les causes humaines qui le produisent et l’accentuent. De nombreuses études scientifiques montrent que la plus grande partie du réchauffement de la planète au cours des dernières décennies est due à la grande concentration de gaz à effet de serre... dégagée surtout en raison de l’activité humaine. »
Et le Pape montre du doigt ceux qui empêchent d’avancer sur la voie d’une solution, ou nient le problème, et dénonce l’indifférence, la résignation commode ou même la foi aveugle dans des solutions techniques.
Il vise probablement en particulier les Républicains du Congrès, à Washington, dont la grande majorité, millionnaire en dollars, se laisse néanmoins convaincre par les lobbyistes de Washington et nie que le changement climatique soit un phénomène lié aux activités humaines. Ils se sont farouchement opposés aux efforts de réglementation de l’administration Obama.
Ce ne sera pas facile. Le 12 juin dernier, le Sénateur de l’Oklahoma, James Inhofe, qui préside aujourd’hui le comité de l’environnement du Sénat et des travaux publics, et considère le réchauffement de la planète comme « le plus grand canular de l’histoire du peuple américain », donnait une conférence, il y a dix jours à l’Institut Heartland, plaque tournante du lobby des négationnistes du climat. Il a envoyé un message au Pape, affirmant que « Dieu est toujours là-haut » et que le pape devrait « se mêler de ses affaires ».
En video, le pape terrasse les forces du mal (alias multionales fossiles)
Lire aussi : Le pape François est opposé au gaz de schiste
Source : Elisabeth Schneiter pour Reporterre, s’appuyant notamment sur The Guardian et L’Espresso.
Photo : Le pape François en mars 2013 (Casa Rosada/Wikimedia).
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