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Dix groupes français dans le Top 100 de l'innovation
BENOIT GEORGES / CHEF DE SERVICE | LE 12/11 À 01:00
La France conforte sa troisième place au palmarès de Thomson Reuters.
Alstom, Valeo et Thales, absents en 2014, sont cette année dans le Top 100.
Le modèle français d'innovation résiste plutôt bien. Selon le cabinet américain Thomson Reuters, qui publie ce jeudi la cinquième édition de son étude annuelle « Top 100 Global Innovators », la France conforte sa troisième place au classement des pays dont les grands groupes sont les plus innovants. Elle réussit même à améliorer sa performance, avec dix groupes dans le Top 100, contre sept seulement en 2014, année marquée par la sortie de cinq entreprises tricolores : EADS, L'Oréal, Michelin, Thales et Valeo. Les deux dernières réintègrent le classement cette année, aux côtés d' Alstom, présent pour la première fois… et pour la dernière, car le rachat de sa branche énergie par GE va se traduire par une séparation de son portefeuille de brevets.
Le nombre de brevets détenus est en effet un des principaux critères employés par Thomson Reuters pour établir ce palmarès. Mais ce n'est pas le seul : l'étude prend en compte également leur qualité, mesurée à travers leur taux de succès (différence entre le nombre de brevets déposés et ceux validés), leur portée internationale (dépôt auprès des offices américain, japonais, européen et chinois) et leur influence (nombre de fois où un brevet d'origine est cité par d'autres demandeurs).
Percée de la chimie
Autant de critères traditionnellement favorables à la France, aidée par la présence internationale de ses grands groupes. Elle bénéficie également de la prise en compte à la fois des entreprises privées et des organismes de recherche publique (lire ci-dessous).
En 2015, le Japon conserve la première place mondiale, ravie l'an dernier aux Etats-Unis. En revanche, la Chine, premier déposant de brevets au monde, qui avait fait son entrée en 2014 avec Huawei, est totalement absente en 2015. Cela s'explique avant tout par une faible protection internationale :« A peine 6 % des inventions chinoises donnent lieu à des dépôts de brevet à l'étranger », indique Dominique Ducay, directeur stratégie et développement de la propriété intellectuelle chez Thomson Reuters.
En termes de secteurs représentés, l'édition 2015 est marquée par le recul de l'électronique et des semi-conducteurs, qui dominaient largement le classement l'an dernier avec 21 entreprises. Elles ne sont plus que 12, à égalité avec la chimie, dont le nombre de représentants a doublé avec l'entrée de l'américain Air Products (concurrent d'Air Liquide), des japonais Mitsui Chemicals, Showa Denko, Toray et Nitto Denko, et le retour du belge Solvay, sorti en 2014. « Les entreprises de chimie progressent notamment parce que leurs innovations sont de plus en plus employées par d'autres secteurs, comme la cosmétique et l'agroalimentaire », estime Dominique Ducay. Portés par l'essor des gaz de schiste, qui ont généré d'énormes investissements de R&D jusqu'à la chute des cours l'an dernier, le pétrole et le gaz font une percée avec trois acteurs, les américains Chevron et ExxonMobil et le japonais Idemitsu Kosan.
Enfin, à l'occasion de sa cinquième édition, l'étude se penche sur la longévité de certaines organisations : 40 d'entre elles (dont 5 françaises) ont réussi à figurer dans le Top 100 pendant cinq années d'affilée. En revanche, l'édition 2015 est marquée par la sortie de 27 entreprises, dont certaines habituées du palmarès de longue date, comme ATT, Siemens, Xerox et IBM.
Benoît Georges, Les Echos
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