2016/02/29

OCDE : Alerte sur la croissance mondiale


Il est urgent pour l'économie mondiale que les pouvoirs publics agissent de manière plus énergique et cohérente pour favoriser une croissance vigoureuse et inclusive, selon le dernier rapport de l'OCDE "Objectif croissance", présenté le premier jour de la réunion des ministres des Finances du Groupe des Vingt (G20), à Shanghai, en Chine. Dans cette publication sont cernés et évalués les progrès accomplis par nombre de pays dans la mise en œuvre de réformes clés permettant de stimuler la croissance à long terme, d'améliorer la compétitivité, de renforcer la productivité et de créer des emplois.
 
Les responsables de l'action publique doivent mettre en œuvre des programmes de réformes à large assise fondés à la fois sur les politiques monétaire, budgétaire et structurelles, pour stimuler une demande toujours atone, relancer la croissance de la productivité, créer des emplois et construire une économie mondiale plus inclusive, selon la publication annuelle de l'OCDE Objectif croissance.
 

L'édition 2016 d'Objectif croissance propose une évaluation approfondie de l'impact qu'ont les réformes engagées par les gouvernements sur les performances économiques et sur le bien-être de leurs citoyens.
Ce rapport met en avant de nouvelles priorités en vue de relancer la croissance et souligne l'importance que revêtent les synergies entre politiques publiques dans le cadre de la conception des programmes de réformes.


 

OCDE : Alerte sur la croissance mondiale

 
croissance économique
Il est urgent pour l'économie mondiale que les pouvoirs publics agissent de manière plus énergique et cohérente pour favoriser une croissance vigoureuse et inclusive, selon le dernier rapport de l'OCDE "Objectif croissance", présenté le premier jour de la réunion des ministres des Finances du Groupe des Vingt (G20), à Shanghai, en Chine. Dans cette publication sont cernés et évalués les progrès accomplis par nombre de pays dans la mise en œuvre de réformes clés permettant de stimuler la croissance à long terme, d'améliorer la compétitivité, de renforcer la productivité et de créer des emplois.
 
Les responsables de l'action publique doivent mettre en œuvre des programmes de réformes à large assise fondés à la fois sur les politiques monétaire, budgétaire et structurelles, pour stimuler une demande toujours atone, relancer la croissance de la productivité, créer des emplois et construire une économie mondiale plus inclusive, selon la publication annuelle de l'OCDE Objectif croissance.
 
 
L'édition 2016 d'Objectif croissance propose une évaluation approfondie de l'impact qu'ont les réformes engagées par les gouvernements sur les performances économiques et sur le bien-être de leurs citoyens.
Ce rapport met en avant de nouvelles priorités en vue de relancer la croissance et souligne l'importance que revêtent les synergies entre politiques publiques dans le cadre de la conception des programmes de réformes.
 
L'édition de cette année montre que le ralentissement du rythme des réformes qui avait été d'abord observé sur la période 2013-14 s'est poursuivi en 2015, notamment dans les économies avancées, mais aussi dans les émergentes. De nouvelles réformes sont destinées à améliorer les résultats des systèmes d'enseignement et à rehausser le taux d'activité des femmes.
Néanmoins, il reste beaucoup à faire pour renforcer l'innovation ou simplifier la réglementation des marchés de produits et du travail, qui constituent des aspects cruciaux des problèmes actuels de productivité et d'équité.
 
« Le ralentissement inquiétant de l'économie mondiale exige de toute urgence une action globale des pouvoirs publics, faisant appel à tous les instruments dont disposent les gouvernements en matière de politiques monétaire, budgétaire et structurelles », a déclaré le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría. « Compte tenu de l'ampleur et de la nature évolutive des problèmes de croissance et d'inclusivité auxquels sont confrontées les économies avancées et émergentes, le ralentissement du rythme des réformes structurelles est profondément préoccupant. Des réformes structurelles plus ambitieuses peuvent contribuer à améliorer les conditions d'investissement et d'innovation, et se traduire du même coup par des gains de productivité, des emplois de meilleure qualité et une approche plus inclusive de la recherche de la croissance, bénéficiant à tous les segments de la société. »
 
Objectif croissance 2016 démontre qu'il faut accorder la priorité aux mesures propices à la croissance qui sont les plus adaptées pour soutenir la demande à court terme, en conjuguant des politiques structurelles axées sur la réforme de la réglementation et des investissements en infrastructures publiques. « Le niveau exceptionnellement bas des taux d'intérêt aujourd'hui améliore les marges de manœuvre budgétaires des gouvernements, offrant une occasion unique de réaliser des investissements en infrastructures qui stimuleront la demande, alimenteront la croissance et permettront en définitive d'améliorer la situation des finances publiques », a déclaré M. Gurría. « Choisir les bons projets, en les associant à des réformes structurelles, permettra d'obtenir des effets multiplicateurs plus importants sur l'activité économique. Cela peut relancer la croissance tout en réduisant le ratio dette/produit intérieur brut (PIB), et ouvrir du même coup de nouvelles perspectives de mesures destinées à créer une société plus inclusive. »
 
Présentant Objectif croissance 2016 avec le ministre des Finances chinois Lou Ji Wei, juste avant la réunion des Ministres des Finances du Groupe des Vingt (G20) organisée à Shanghai les 26 et 27 février, M. Gurría a déclaré que les recommandations de réformes figurant dans le rapport, adaptées à chaque pays, pouvaient renforcer la croissance dans les pays de l'OCDE comme dans ceux du G20. La recette des réformes varie d'un pays à l'autre, mais les ingrédients communs résident dans l'amélioration de la concurrence sur les marchés de produits, de la flexibilité du marché du travail et de la résilience des marchés de capitaux, ainsi que dans la réduction des obstacles aux investissements et aux échanges internationaux.
 
Les analyses d'Objectif croissance constituent le fondement de la contribution plus vaste de l'OCDE au Cadre du G20 pour une croissance forte, durable et équilibrée. L'OCDE travaille avec les pays du G20 pour quantifier les efforts qu'ils déploient en vue de tenir l'engagement, pris en 2014 au cours du Sommet des chefs d'État et de gouvernement de Brisbane, de rehausser de 2 points de pourcentage le taux de croissance de leur PIB total en l'espace de cinq ans, et d'atteindre les objectifs figurant dans leur stratégie nationale de croissance.
 
Objectif croissance 2016 indique que le rythme des réformes a été variable aussi bien suivant les pays que suivant les domaines de l'action publique. Sont notamment mis en exergue les points suivants :
 
- Le ralentissement du rythme des réformes observé au cours de la période 2013-14 s'est poursuivi en 2015, même après prise en compte des mesures qui sont en préparation mais n'ont pas encore été pleinement mises en œuvre.
- En Europe, les pays du sud, en particulier l'Espagne et l'Italie, sont allés plus loin en matière de réformes que les pays du nord, qui sont moins durement touchés par la crise économique mondiale.
- En dehors de l'Europe, les pays dans lesquels un nombre relativement élevé de mesures correspondant aux recommandations d'Objectif croissance ont été prises sont notamment le Japon parmi les économies avancées, ainsi que la Chine, l'Inde et le Mexique dans le groupe des économies émergentes.
- Des mesures relativement plus nombreuses sont adoptées pour rehausser le taux d'activité des femmes et pour améliorer les résultats des systèmes d'enseignement, tandis que les initiatives sont moins fréquentes en matière de politique d'innovation, d'efficience du secteur public ou de réglementation des marchés de produits et du travail.
- Dans les pays où les inégalités de revenus sont une source de préoccupation particulière, la majorité des mesures de réforme qui ont été adoptées sont susceptibles de contribuer à resserrer la distribution des revenus.
 

France : quel objectif croissance 2016 ?

La France affiche des niveaux de productivité qui sont parmi les plus élevés de toute la zone OCDE ; en revanche, le taux de chômage y est toujours très supérieur à ce qu’il était avant la crise, ce qui, conjugué à la faiblesse du taux d’activité de la main-d’œuvre, contribue à l’atonie de l’emploi. Les priorités de réforme incluent la suppression des freins à la création d’emplois, ce qui passe notamment par une réduction des obstacles réglementaires à l’entrée dans les secteurs recélant un fort potentiel en matière d’emploi, et par un déplacement de la charge fiscale de façon à ce qu’elle pèse moins sur le travail.
 
Quelles recommandations ? 
 
- Réformer la protection de l'emploi et renforcer les politiques actives du marché du travail en introduisant davantage de flexibilité dans les contrats à durée indéterminée et en veillant à ce que chaque demandeur d’emploi puisse se voir proposer une offre de travail ou de formation dans un délai de quelques mois, et en évaluant et rationalisant les politiques actives du marché du travail.
- Déplacer la charge fiscale afin qu'elle pèse moins sur le travail, et élargir la base d’imposition, notamment en abaissant les contributions de sécurité sociale et en reportant parallèlement le financement des prestations qui bénéficient à l’ensemble de la société, par exemple les prestations familiales, sur des impôts ayant moins d’effets de distorsion (par exemple les taxes environnementales, la fiscalité immobilière et les droits de succession).
- Améliorer l’équité et les résultats dans l’enseignement primaire et secondaire en s’attaquant très tôt à l’échec scolaire, en limitant radicalement le redoublement, en développant l’enseignement personnalisé et en renforçant les incitations permettant d’attirer des enseignants de haute qualité.
- Réduire les obstacles réglementaires à la concurrence en assouplissant les réglementations des services professionnels qui vont au-delà de la nécessaire protection des consommateurs, en facilitant la concurrence au niveau des prix dans le secteur du commerce de détail et en levant les obstacles à l’entrée sur les segments potentiellement concurrentiels des industries de réseaux.
- Améliorer la qualité de l'enseignement supérieur et l’accès à la formation professionnelle en autorisant les universités à relever les frais de scolarité, en proposant des prêts étudiants remboursables en fonction des revenus et en améliorant les possibilités de formation offertes aux personnes peu qualifiées.
 
Parmi les mesures récemment prises dans ces domaines par les pouvoirs publics, on peut citer :
 
- Une réforme récente (la loi Macron) qui assouplit partiellement les conditions d’entrée dans les professions juridiques et facilite la création d’entreprises pouvant offrir un large éventail de services juridiques et comptables au sein d’une seule et même entité. Cette loi étend également les possibilités d’ouverture des commerces le dimanche, notamment dans des zones spécifiques définies en tant que « zones touristiques internationales » (sous réserve toutefois d’accords entre la direction des magasins et les syndicats), et prévoit la libéralisation des services de transport de passagers par autocar sur les lignes longue distance.
- Un nouveau système d’accompagnement individualisé à l’intention des élèves du secondaire qui vise à prévenir le décrochage scolaire.
- Des réseaux d’éducation prioritaire qui répartissent les financements et la formation des enseignants entre les établissements en fonction des caractéristiques sociales des élèves.
- Une amélioration des incitations au travail pour les ménages à faible revenu grâce à l’intégration et au meilleur ciblage de deux dispositifs de compléments des revenus d’activité.
- Un accord entre les partenaires sociaux qui incitera davantage les travailleurs bénéficiant d’une couverture de retraite complémentaire à rester en activité plus longtemps.
 
Le rapport est également consacré à l’examen de l’impact possible des réformes structurelles sur les autres objectifs de l’action publique (assainissement budgétaire, correction des déséquilibres des comptes courants et réduction des inégalités de revenu). Dans le cas de la France, faire supporter le financement de certaines dépenses par d’autres bases d’imposition que les cotisations sociales, simplifier le système fiscal et supprimer les niches fiscales permettraient de stimuler l’emploi et la compétitivité. Réduire les inégalités en matière d’éducation et favoriser l’amélioration des compétences tout au long de la vie permettraient également de développer l’emploi et de réduire les inégalités.
 
(Source : OCDE Février 2016)
 
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