Partout dans le monde, la transformation numérique représente une nouvelle étape de la
profonde réorganisation économique et sociale engagée depuis plusieurs décennies sous
l’effet des technologies d’information. De 1936, année où Alan Turing publie l’article
« On Computable Numbers » et énonce le concept de machine universelle, jusqu’en 1960,
il s’écoule presque un quart de siècle durant lequel l’ordinateur est inventé et trouve un
marché. De 1960, date de la sortie de la série de gros ordinateurs IBM 360, jusqu’en 1984,
lancement du Macintosh par Apple, de nouveau un quart de siècle marqué par la diffusion
de l’informatique de gestion. De 1984 à la crise économique et financière de 2008, encore
près de 25 ans caractérisés par l’informatisation de la société, le déploiement d’internet,
la bulle de la nouvelle économie.
Depuis 2008, nous sommes dans une nouvelle phase désignée par un nouveau mot : le numérique.
À chaque étape, on a parlé de révolution. Mais avec le numérique, la transforma- tion s’accélère et se radicalise. Trois changements s’effectuent simultanément :
La course technologique n’est plus tirée par les entreprises ou les grandes organi sations. Ce sont les personnes qui font la course en tête. Le salon mondial de l’innovation IT n’est plus un salon d’entreprise : c’est le Consumer Electronic Show de Las Vegas. Le terme même « numérique », tout comme son équivalent anglais « digital », provient de l’électronique grand public. Son usage se généralise après 2008, année de la commercialisation de l’iPhone par Apple. Les personnes se sont mas sivement équipées, elles font un usage incessant des nouveaux outils, elles inventent à vive allure de nouvelles manières de s’informer, de consommer, de s’associer, de se rencontrer, de vivre.
Les impacts deviennent réellement transversaux, avec des changements qui concernent aussi bien l’industrie que les services, le bâtiment ou l’agriculture que l’accès à la connaissance, l’expression culturelle ou la santé. Selon le MIT, 47% des emplois américains vont disparaître ou être profondément transformés par le numé rique. Appliquant une méthodologie similaire à l’Europe, le think-tank Bruegel estime à 54% l’impact sur les emplois européens.Avec le numérique, de nouveaux emplois apparaissent et, plus profondément, la notion même d’emploi se transforme. On peut aujourd’hui être tour à tour entrepreneur, salarié, expert indépendant, étudiant, etc. Mieux : on peut occuper simultanément plusieurs de ces statuts.
L’incidence de la technologie sur l’économie se diversifie et se complexifie. En plus de la structuration et de la croissance d’une filière numérique de plus en plus puissante, il faut tenir compte d’au moins huit effets. Comme dans l’époque anté rieure d’informatisation, il y a d’abord tous les effets d’automatisation avec accroissement corrélatif de la productivité des facteurs : productivité du travail ; du capital fixe et circulant ; de l’énergie et des matières premières. Mais à cela s’ajoutent les effets de dématérialisation : substitution d’internet aux réseaux physiques d’agences, de guichets et de magasins ; déformation de la traditionnelle courbe des coûts décroissants en fonction de la longueur des séries, en une courbe de produc tion en équerre avec un fort investissement sur l’innovation et le prototypage et des coûts de reproduction quasinuls ; baisse des coûts de transaction et remise en cause du périmètre des firmes. Il faut enfin tenir compte des effets d’intermédiation/ désintermédiation sur les business-models, avec le rôle nouveau joué par les per sonnes – à la fois producteurs et consommateurs – et avec l’enjeu de la donnée et la ressource qu’elle représente pour l’optimisation et la réinvention des métiers existants ainsi que pour la structuration d’écosystèmes innovants.
https://stample.co/transnum
Depuis 2008, nous sommes dans une nouvelle phase désignée par un nouveau mot : le numérique.
À chaque étape, on a parlé de révolution. Mais avec le numérique, la transforma- tion s’accélère et se radicalise. Trois changements s’effectuent simultanément :
La course technologique n’est plus tirée par les entreprises ou les grandes organi sations. Ce sont les personnes qui font la course en tête. Le salon mondial de l’innovation IT n’est plus un salon d’entreprise : c’est le Consumer Electronic Show de Las Vegas. Le terme même « numérique », tout comme son équivalent anglais « digital », provient de l’électronique grand public. Son usage se généralise après 2008, année de la commercialisation de l’iPhone par Apple. Les personnes se sont mas sivement équipées, elles font un usage incessant des nouveaux outils, elles inventent à vive allure de nouvelles manières de s’informer, de consommer, de s’associer, de se rencontrer, de vivre.
Les impacts deviennent réellement transversaux, avec des changements qui concernent aussi bien l’industrie que les services, le bâtiment ou l’agriculture que l’accès à la connaissance, l’expression culturelle ou la santé. Selon le MIT, 47% des emplois américains vont disparaître ou être profondément transformés par le numé rique. Appliquant une méthodologie similaire à l’Europe, le think-tank Bruegel estime à 54% l’impact sur les emplois européens.Avec le numérique, de nouveaux emplois apparaissent et, plus profondément, la notion même d’emploi se transforme. On peut aujourd’hui être tour à tour entrepreneur, salarié, expert indépendant, étudiant, etc. Mieux : on peut occuper simultanément plusieurs de ces statuts.
L’incidence de la technologie sur l’économie se diversifie et se complexifie. En plus de la structuration et de la croissance d’une filière numérique de plus en plus puissante, il faut tenir compte d’au moins huit effets. Comme dans l’époque anté rieure d’informatisation, il y a d’abord tous les effets d’automatisation avec accroissement corrélatif de la productivité des facteurs : productivité du travail ; du capital fixe et circulant ; de l’énergie et des matières premières. Mais à cela s’ajoutent les effets de dématérialisation : substitution d’internet aux réseaux physiques d’agences, de guichets et de magasins ; déformation de la traditionnelle courbe des coûts décroissants en fonction de la longueur des séries, en une courbe de produc tion en équerre avec un fort investissement sur l’innovation et le prototypage et des coûts de reproduction quasinuls ; baisse des coûts de transaction et remise en cause du périmètre des firmes. Il faut enfin tenir compte des effets d’intermédiation/ désintermédiation sur les business-models, avec le rôle nouveau joué par les per sonnes – à la fois producteurs et consommateurs – et avec l’enjeu de la donnée et la ressource qu’elle représente pour l’optimisation et la réinvention des métiers existants ainsi que pour la structuration d’écosystèmes innovants.
- En janvier dernier, une mission gouvernementale sur la transformation numérique de l’économie française était confiée à Philippe Lemoine, Président du Forum d'Action Modernités et Président de la Fondation internet nouvelle génération, par les ministres de Bercy et la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique.À l’issue de 9 mois de travaux, au cours desquels plus de 500 personnes ont travaillé ensemble sur la question de la transformation numérique de l’économie, le rapport de la mission Lemoine a officiellement été remis vendredi 7 novembre 2014 à Emmanuel Macron, Marylise Lebranchu, Thierry Mandon et Axelle Lemaire à l’occasion d’une présentation publique à Bercy.
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