2015/10/26

Réseaux, libertés et contrôle Une généalogie politique d'internet

Internet incarne la liberté d’expression, la diffusion des connaissances, la création et l’innovation. Perçu comme un lieu de libre association et d’auto-organisation, il est érigé en vecteur de démocratie et de prospérité. Mais il est aussi traversé par des formes de surveillance et de centralisation, dont certains grands acteurs économiques et politiques ont su tirer parti pour asseoir leur domination. Comment comprendre une telle ambivalence ? Internet est-il un instrument de liberté ou de contrôle ?



J'ai le plaisir de vous annoncer la parution aux éditions Armand Colin de l' ouvrage
Réseaux, libertés et contrôle
Une généalogie politique d'internet

Ci-dessous la présentation de l'éditeur ainsi que la table des matières. Plus d'informations ici:http://www.armand-colin.com/reseaux-libertes-et-controle-une-genealogie-politique-dinternet-9782200293826

Cordialement,
Benjamin Loveluck
Chercheur post-doctorant au CERSA (CNRS-Paris 2)

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Internet incarne la liberté d’expression, la diffusion des connaissances, la création et l’innovation. Perçu comme un lieu de libre association et d’auto-organisation, il est érigé en vecteur de démocratie et de prospérité. Mais il est aussi traversé par des formes de surveillance et de centralisation, dont certains grands acteurs économiques et politiques ont su tirer parti pour asseoir leur domination. Comment comprendre une telle ambivalence ? Internet est-il un instrument de liberté ou de contrôle ?
Cette dialectique est au cœur du réseau, né d’une matrice scientifique et militaire mais façonné par la contre-culture américaine. Des utopies du cyberespace à la Nouvelle économie, du 
hacking aux communs informationnels, cet ouvrage dessine une généalogie d’internet. Il décrypte ses projets emblématiques tels que Google, Facebook, WikiLeaks ou Wikipédia. Il éclaire les enjeux de pouvoir qui structurent notre environnement numérique, en exposant les philosophies politiques qui se sont affrontées et en analysant les logiques sociales qui s’y déploient. Il montre enfin que le réseau constitue une reconfiguration profonde de l’économie politique libérale et de ses notions clés (la propriété, la vie privée, etc.), où la libre circulation de l’information apparaît comme le principal socle de l’autonomie individuelle et collective.
Ce livre apporte une contribution décisive à la théorie politique d’internet et une réflexion inédite sur les mutations du libéralisme contemporain, deux enjeux désormais indissociables.

Table des matières

Introduction
Internet, un projet politique
L’avènement du libéralisme informationnel

Première partie – Aux origines

1. Prémisses cybernétiques
À la recherche des lois de l’information
Une science du contrôle
Une science de la liberté
Seconde cybernétique, auto-organisation et projet d’autonomie
Ambiguïtés politiques de la cybernétique : entre automation et autonomie

2. La naissance d’internet
L’ordinateur et le complexe militaro-scientifique américain
L’informatique en réseau : vers une «symbiose homme-machine»
Le réseau distribué, une architecture de l’auto-organisation
D’Arpanet à internet

3. Le virage contre-culturel : vers une socialité en réseau
De la critique de la technocratie à la «révolution» de l’informatique personnelle
Des ordinateurs pour transformer l’individu et la société
Des réseaux techniques aux «communautés électroniques»
Émergence de la socialité en réseau et contraintes du régime de la connexion

4. Les utopies du cyberespace
Le cyborg, une utopie de l’hybridité homme-machine
De la réalité virtuelle au cyberespace
Communautés virtuelles et identités numériques : une expérience de liberté ?
Le cyberespace comme «intelligence collective» : de la mystique au politique

Deuxième partie – Économies politiques de l’information

5. La société de l’information, internet et le marché
Libéralisme et société de marché
L’information comme enjeu d’économie politique
Les «autoroutes de l’information» et le World Wide Web
La Nouvelle économie, des marchés parfaits ?

6. Le hacking : logiciels et libertés
Figures du hacker et controverses de la libre circulation de l’information
Naissance du logiciel propriétaire
De l’éthique hacker aux logiciels libres
Entre esprit du capitalisme et lutte des classes

7. Économie-réseau et libertés radicales du numérique
Une économie de l’abondance ? Le gratuit, entre partage et consommation
Vers l’économie-réseau : innovation, destruction créatrice et adaptation
L’horizon libertarien
Internet face à l’État : hackers, crypto-anarchie et droits civils numériques
Manifestes cyberlibertariens et «exceptionnalisme» d’internet

8. Des libertés sous contrôle ? Entre code informatique et règles de droit
Limites de l’autorégulation et montée du contrôle étatique
La gouvernance d’internet, entre régulation et autorégulation
La «neutralité des réseaux»
Code is law, ou l’affirmation d’un libéralisme régulateur
Vers une défense des communs informationnels
La Richesse des réseaux : un traité d’économie politique pour internet
La «production collaborative fondée sur les communs» et le projet d’autonomie

Troisième partie – Réseaux et auto-organisation en régime numérique

9. Réseaux, partage et viralité
Réseaux et complexité
De la science des réseaux aux «lois» d’internet
Le web et la culture du partage
Viralité et contagion sociale

10. La captation : recentralisation des réseaux et contrôle algorithmique. Le cas Google
Dompter l’économie-réseau
Capter les flux du web : l’apparition de Google
De l’analyse des hyperliens à la traçabilité des comportements
Google au prisme du politique : biais d’information, big data et profilage
Un mode de coordination agrégatif-segmentant
Généralisation du modèle de la captation : Google, Facebook et les autres

11. La dissémination : décentralisation radicale et cryptographie. Du peer-to-peer à WikiLeaks
Le partage entre pairs, solutions techniques et modèles politiques
Un mode de coordination protocolaire-technique
Peer-to-peer, cryptographie et anonymisation : des réseaux de l’ombre au service de la transparence ?
Du peer-to-peer à WikiLeaks : dissémination et démocratie

12. L’auto-institution : un projet d’autonomie par les réseaux. Les logiciels libres et Wikipédia
Les logiciels libres au cœur d’internet
D’un renversement du droit à la formation de communautés auto-organisées
Le projet Wikipédia
Un mode de coordination procédural-réflexif

Conclusion
Notes
Sélection bibliographique



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