2014/10/01

La fin de la voiture en solo

Inutilisé 95 % du temps, le véhicule individuel ne sera bientôt plus la norme, selon un guide dévoilé hier. Déjà, de plus en plus d'initiatives encouragent les particuliers à lâcher le volant.

Frédéric Mouchon | 18 sept. 2014, 07h00
ILLUSTRATION. Inutilisé 95 % du temps, le véhicule individuel ne sera bientôt plus la norme, selon un guide dévoilé hier. Déjà, de plus en plus d'initiatives encouragent les particuliers à lâcher le volant. LP/OLIVIER CORSAN
Une voiture, un conducteur, 13 000 km par an en moyenne. « Aujourd'hui, la voiture individuelle, inexploitée 95 % du temps, est la règle pour les déplacements urbains, périurbains ou de longue distance », reconnaît l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Mais, dans un rapport sur les déplacements à l'horizon 2050, l'Ademe s'attend à ce que le nombre de véhicules se réduise de 35 à 22 millions. Ce que l'association  Nature Environnement (FNE) traduit par la « fin du tout-voiture solo » dans un guide à destination des élus et des décideurs. Ce document, dévoilé hier, montre que la révolution est déjà en route.

Le boom de l'auto-partage


« La voiture de demain sera beaucoup plus partagée », estime Patrice-Henry Duchêne, délégué général de la Fondation , cosignataire du guide avec FNE, qui a décidé d' dans des start-up proposant des services de covoiturage domicile-travail. Sur les 22 millions de véhicules qui circuleraient en 2050, l'Ademe estime que 5 millions seront en auto-partage. Et l'Ademe de dresser le profil type de ces voitures : des « véhicules mutualisés, servant plusieurs fois dans une même journée et transportant plus de voyageurs, [...] mieux adaptés à chaque type de trajet ». Ainsi, lorsqu'ils se déplacent dans Paris, Raphaël, son frère et sa soeur, qui ne possèdent pas de voiture, utilisent le métro ou le vélo : « Mais, quand l'un de nous trois a besoin de partir en week-end ou de se déplacer en banlieue, nous utilisons la voiture de mon grand-père qui ne s'en sert plus. » D'après le site de location de voitures entre particuliers OuiCar, 55 % des Français habitent désormais à moins d'un quart d'heure à pied d'un véhicule d'auto-partage.

Des alternatives variées


En 2050, l'Ademe estime que « le flux de voyageurs en transports collectifs sera doublé par rapport à aujourd'hui. Les transports en deux-roues motorisé et vélo seront multipliés par quatre. » « L'usage de la voiture sera beaucoup plus éphémère, prévoit Fabrice Lepoutre, directeur général du leader des stationnements en gare, Effia. Nous avons déjà un partenariat avec Wattmobile qui permet, par exemple, à un voyageur arrivé de Marseille à la gare de Lyon de louer un véhicule électrique pour ses rendez-vous en région parisienne. A Montparnasse, plutôt que de payer le parking, un client peut confier sa propre voiture à Tripndrive qui se charge de la louer à un autre voyageur. »

Un ticket unique pour tous les transports


Depuis que Nantes Métropole a mis en place un système de billettique unique, donnant accès au tram, au bus, au réseau départemental et régional et pouvant même être couplé avec la location d'un vélo pliable, la voiture n'est plus utilisée que pour 43,6 % des déplacements dans le centre de l'agglomération, contre 49 % en 2008. L'Institut Gustave-Roussy de Villejuif (Val-de-Marne) a, de son côté, mis en place une navette et un système de covoiturage. Résultat : le taux d'utilisateurs de la voiture individuelle est passé de 71 % à 59 %. « L'abandon de la voiture solo s'est traduit par une économie moyenne de carburant d'environ 600 € par an et par salarié », estime FNE.

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