2015 : le grand test Chers amis,
Presque vingt-cinq ans après le Sommet de la Terre, qui a mis le développement durable à l'agenda de l'action internationale, 2015 sera l’année de grandes échéances, avec notamment la décision de l’Assemblée générale des Nations unies sur les Objectifs de développement durable (ODD) en septembre et la conférence Paris Climat 2015 en décembre. Au terme de deux processus distincts, mais sur des enjeux qui ne peuvent qu’être reliés, ces deux événements ont chacun pour objectif de définir un cadre d’action renforcé pour l’avenir ; l’analyse des expériences passées (Objectifs du Millénaire pour le développement [OMD] dans le premier cas, conférences climat sous la houlette de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques [CCNUCC] et Protocole de Kyoto dans le second) contribuera à cette construction. Ces deux processus ont maturé, chacun arrive à une étape décisive, et cela converge temporellement. Au même moment, Johan Rockström, Will Steffen et une équipe d’éminents scientifiques viennent de publier une mise à jour de leurs travaux sur les limites planétaires (www.sciencemag.org/content/early/2015/01/14/science.1259855). Le constat est sans appel. Quatre des neuf limites sont déjà franchies ou en cours de dépassement : le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, le changement rapide d’usage des sols, et la perturbation des cycles de l’azote et du phosphore. Ces limites sont pourtant définies comme les seuils à ne pas dépasser pour que « le système Terre ne bascule [pas] dans un état très différent [de l’actuel], probablement bien moins favorable au développement des sociétés humaines ». L’attente en cette année 2015 est donc claire : ce doit être l’année qui marque le passage de la maturation à une mise en œuvre à la hauteur des enjeux, l’année de l’épreuve de la réalité. Alors que l’ampleur des problèmes ne fait plus débat, nous devons être capables de créer suffisamment de confiance pour une ambition significativement renforcée et surtout suivie d’effet. Un signal important sera donné dès le mois de juillet avec la conférence d’Addis-Abbeba (Éthiopie) sur le financement du développement. Ce sujet délicat, dans un contexte de contraintes économiques et d’un paysage de l’aide au développement profondément reconfiguré, sera crucial pour renforcer cette confiance et un élément important pour passer des objectifs à la mise en œuvre. Un critère de succès des grands rendez-vous de 2015 sera d’une part l’appropriation de ces enjeux de climat et de développement par les pays et d’autre part leur capacité à inscrire l’action dans la durée. Ainsi, Paris Climat 2015 devra marquer une étape et engager irrémédiablement tous les pays dans des transformations profondes pour rester en-dessous d’une augmentation de 2°C. En lien avec ce premier marqueur, un autre sera la capacité à enclencher une action cohérente dans les différents volets des politiques : cohérence entre les engagements internationaux et les politiques nationales, et entre les politiques économiques, sociales et environnementales. L’environnement ne peut plus être une option, un sujet technique, délimité, indépendant des objectifs économiques et sociaux. Au fil de l’année, un grand nombre d’enjeux seront d’ailleurs traités. La réduction des risques de catastrophes sera à l’agenda du mois de mars, avec une résolution à la clé lors de l’Assemblée générale des Nations unies. La gouvernance de la haute mer, jusque-là zone de non droit, pourrait elle aussi évoluer en profondeur à cette occasion. Les questions de biodiversité traverseront les différentes négociations sur le financement, les ODD et le climat. C’est d’ores et déjà un signe d’espoir important de voir de nombreuses initiatives de citoyens, de collectivités et d’entreprises déjà à l’œuvre, partout, dans tous les secteurs (énergie, mobilité, agriculture, économie collaborative, santé, etc.). L’enjeu des processus de négociations internationales est de donner l'impulsion et le cap pour amplifier ce phénomène et créer les conditions d’une transformation massive. Il s’agit de donner aux citoyens la capacité d’agir : à celui-ci l’accès à l’énergie pour la santé et l’éducation, à celui-là le choix d’un mode de vie plus durable. En 2015, les processus de gouvernance internationale du développement durable ont donc l’occasion de passer avec succès l’épreuve de la réalité. Je nous souhaite à tous, mes chers amis, une année 2015 synonyme de validation de notre capacité d’action collective. À l’Iddri, soyez-en sûrs, nous ferons tout pour cela, avec vous ! Teresa Ribera Pour retrouver les chroniques et l'ensemble des activités de l'Iddri en vue de la COP21, venez visiter le blog cimat : www.blog-iddri.org |
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2015/01/27
2015 : le grand test
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