2016/03/19

2016 03 19 "La société organique" Société Française de Prospective.


C’est à Emile Durkheim que nous devons l’application de la notion d’organique au champ sociétal. Faisant référence à Charles Darwin, il montre, dans son ouvrage fondateur « De la division du travail  social », que la mise en contact d’individus semblables (ayant des modes de vie identiques) conduit à une concurrence destructrice, à une « lutte pour la vie (de plus en plus) ardente ». 

Il oppose ainsi à la solidarité « mécanique » - fondée sur les similitudes – une solidarité organique – impliquant des différences – et permettant, par la différenciation et l’interdépendance des activités, la cohésion sociale.

Une diversité d’initiatives émergentes signe aujourd’hui le passage du monde ancien au monde nouveau annoncé en 1921 par Pitirim Alexandrovitch Sorokin sous le terme de Grande Transition. Se caractérisant par des « processus d’individuation » et, simultanément, par l’apparition de nouvelles formes d’écosystèmes (réseaux, communautés, clusters, nouvelles formes d’urbanité…) et de nouvelles manières d’organiser les interactions entre les « composantes du système » …

Ces émergences semblent pouvoir se comprendre et s’interpréter au moyen de cette notion de « société organique » … De même qu’elle interroge les modèles du monde ancien, les représentations et les pratiques sociales qui les supportent, elle préfigure ceux du monde nouveau.


Les membres de la Société Française de Prospective




Introduction de Michel SALOFF COSTE
Animation : Christine AFRIAT / Fabienne GOUX-BAUDIMENT

Dans la société organique, les hiérarchies sociales (classes, élites, organigrammes) assurent le bon fonctionnement des organes comme de l’ensemble de l’organisme, tandis que la complémentarité et l’interdépendance des individus sont le ciment de la cohésion sociale[1]. 

Ces liens, qui répondent aujourd’hui à un besoin de reliance, sont de plus en plus nombreux et variés grâce à internet. Cette mise en réseau de la société entraîne des phénomènes de stigmergie ―quand une action en stimule une autre― et d’intelligence en essaim : deux phénomènes observables dans la nature (termitière, fourmilières), mais qui montrent rapidement leurs limites. 

L’humain au sein de la société organique est-il capable de dépasser ces limites pour créer une nouvelle intelligence collective, fondée sur la symbiose ? 

Cependant, dans une telle société organique, aujourd’hui multiculturelle, quelle coexistence est-elle possible ?

Mots-clés : symbiotique, Lien, société unie, stigmergie, reliance, intelligence en essaim, coexistence.





10h30 - 12h30 : Ateliers d’anticipation co-élaborative
Véritable saut dans le futur, ces ateliers d’anticipation permettront aux participants d’imaginer et de décrire collectivement la société de demain. Retrouver les biographies de chacun ICI

PROGRAMME

09h - 09h30 : Accueil des participants
09h30 - 10h30 : La société organique, outil de compréhension des émergences en cours ?
Avec les regards croisés et aux temporalités distinctes de Yannick-BLANC (La FONDA, horizon 2030), Fabienne GOUX-BAUDIMENT (Société Française de Prospective, horizon 2050),  Thierry GAUDIN (Prospective 2100).
14h - 16h : Ateliers de cheminement
Les ateliers de cheminement permettront de concevoir et de décrire les voies et les moyens de transiter vers les futurs imaginés au cours de la matinée.
16h - 17h : Mise en perspective et conclusion
Atelier 1 : Introduction de Michel SALOFF COSTE
Animation : Christine AFRIAT / Fabienne GOUX-BAUDIMENT

Dans la société organique, les hiérarchies sociales (classes, élites, organigrammes) assurent le bon fonctionnement des organes comme de l’ensemble de l’organisme, tandis que la complémentarité et l’interdépendance des individus sont le ciment de la cohésion sociale[1]. Ces liens, qui répondent aujourd’hui à un besoin de reliance, sont de plus en plus nombreux et variés grâce à internet. Cette mise en réseau de la société entraîne des phénomènes de stigmergie ―quand une action en stimule une autre― et d’intelligence en essaim : deux phénomènes observables dans la nature (termitière, fourmilières), mais qui montrent rapidement leurs limites. L’humain au sein de la société organique est-il capable de dépasser ces limites pour créer une nouvelle intelligence collective, fondée sur la symbiose ? Cependant, dans une telle société organique, aujourd’hui multiculturelle, quelle coexistence est-elle possible ?

Mots-clés : symbiotique, Lien, société unie, stigmergie, reliance, intelligence en essaim, coexistence.
Atelier 2 : Introduction de Marion UNAL de BONDY
Animation : Patricia AUROY / Virginie VASSIL

Il est possible d’utiliser la société organique comme grille de lecture de l’évolution de notre monde vers un monde nouveau. Celui-ci serait marqué par une multiplication des liaisons entre les individus et par des réseaux de plus en plus prégnants. Cette fluidité des échanges entre les différents organes faciliterait l’accès à l’information, à la connaissance et contribuerait à l’autonomie des cellules ―individus― les constituant. Dans une société où l’émergence des talents tend à devenir un enjeu majeur, comment favoriser la libération des potentiels individuels tout en conservant une cohésion sociale? Quel environnement pour l’innovation dans le monde de l’après-Transition ? Où sont les potentiels de fluidification de l’ensemble et comment les libérer ?

Mots-clés : fluidité, libération, encourager l’innovation, autonomie.
Atelier 3 : Introduction de Mélodie MARTIN de l'AIGP
Animation : Vincent PACINI / Yannick BLANC

Si la société organique fonctionne sur le même schéma qu’un organisme vivant, il est légitime de se questionner sur l’état de santé de notre société. Les crises successives et l’exacerbation de l’individualisme et la primauté du marché peuvent être perçues comme autant de symptômes d’un organisme malade. Cependant, la Grande Transition agit comme un facteur accélérateur, qui impose la transformation de la société afin de répondre aux besoins du monde à venir. Aujourd’hui, de nombreuses solutions alternatives sont expérimentées comme autant de vicariances afin de répondre à la nécessité d’évolution de la société organique. Ces initiatives sont-elles annonciatrices d’une profonde transformation en cours ?  Et si de cette métamorphose dépendait notre survie collective ?

Mots-clés : organisme malade, transformation, métamorphose, survie collective, vicariance, résilience.
Atelier 4 : Introduction de Béatrice et Gérard BARRAS d'ARDELAINE
Animation : François ROUSSEAU / Alexis DU FONTENIOUX

La transformation en cours (Grande Transition) implique de repenser la manière dont la société se gouverne, produit, et dialogue. En effet, la société organique  appel un mode de pilotage où la diffraction du pouvoir et le projet commun sont au centre de la gouvernance. Parallèlement son système économique doit désormais tenir compte tant des technologies disruptives (imprimante 3D…) que des modes de comportements nouveaux (coopétition…) et des nouveaux instruments de valeur ajouté (open-source…), le tout au service d’une économie qui pourrait être plus contributive que productive. Enfin, la montée en puissance de la volonté d’expression personnelle ouvre la voie à un courant sans précédent d’échanges à l’échelle de la planète. Au sein de la vaste agora numérique, controverses, dialogues, externalisations ouvertes, débats en tous genres peuvent désormais avoir lieu.

Mots-clés : controverse, agora, productif, contributif, maîtriser l’innovation, gouvernance
Atelier 5 : Introduction de Bernadette NOZARIAN sur le UnSchooling / non scolarisation
Animation : Eva JORDAN / Emmanuelle CHAPLAULT / Laurent BINDEL

De nouvelles générations émergent en rupture avec les précédentes. Elles privilégient les comportements informels et les sentiments d’appartenances multiples et accordent aux émotions une place importante. Au cœur de leur transformation, l’humain se rapproche de la nature reconnaissant des droits au vivant (droit des animaux, du végétale) et s’engage pour le respect de ceux-ci. Les communautés quasiment claniques réapparaissent (tribus urbaines, territoires virtuels). Comment favoriser le développement d’une telle société, plus organique, plus intégrée à sa biosphère, mais aussi plus affinitaire au risque d’être exclusive plus qu’inclusive ?

Mots-clés : tribal, humain, générations, informel, ère émotionnelle, droit du vivant
Les inscriptions sont ouvertes jusqu'à samedi après-midi.

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