Départ à l'école. Sa mère traine Michel jusqu'à la voiture et referme la portière sur lui ; mais une fois arrivé il s'accroche au siège et il faut l'extirper petit à petit comme un crabe que l'on arrache de son trou.
Dans la classe, un engourdissement total de tout l’être ; les élèves, le professeur, comme une pièce ratée qui dure des journées entières.
Un ennui blanc, intangible, infini qui remplit toute l'atmosphère comme la poudre d'un somnifère.
Michel croise les bras sur son pupitre, sa tête tombe et il s'endort.
Évidemment il n'apprend rien, il n'arrive pas à écrire, il n'arrive pas à lire, et puis, en plus sa dentition est terriblement en retard.
On découvre qu'il est dyslexique.
Tous les vendredi sa mère l'emmène en voiture au centre de rééducation de la grande ville d'à-côté : Dijon.
Et c'est la fête, il est avec sa maman pour lui tout seul, on branche de curieuses machines sur ses oreilles. Ensuite il attend le retour de sa mère au milieu d'une multitude de petits enfants aux yeux, aux visages, aux gestes curieux.
Une dame aux yeux vifs s'occupe de lui, parle avec lui et l'écoute.
Et en plus après il va manger une glace avec sa maman avant de reprendre la voiture.
C'est tellement extra, tellement différent, que ça devient le seul moment de la semaine où il est heureux.
Et finalement il se console ainsi de l'échec de l'école.
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